Je suis toujours surpris du sens du dénis total qui peut habiter notre valeureuse espèce.
Chaque fois que j'entends le mot "sang", c'est toujours pour me parler d'histoires d'horreurs, de drames ou de passions trop intenses. On me le propose même en bleu, histoire de détourner l'attention... Pas étonnant que ça pète un peu tout le temps. Sinon, ça sauterait!
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«There will be blood», quIls disent.
À ce que je sache, il y a toujours eu du sang... vu que c'est la vie qui coule en nous. Sûr, que ça fait pas propre (on en revient toujours à ça) de l'étaler sur la place publique.
Alors voilà, c'est tellement trop évident, qu' on cherche désespéremment dans le tréfond de notre âme la raison pour laquelle tant de haine. Ben d'abord, faudrait s'entendre sur ce qu'est la vie? Admettre que derrière les beaux discours, il y pas mal de "tasse toi de là que je m'y mette". Déjà, ça serait pas mal. Ensuite, dans l'éventuel cas ou ça se ferait, faudrait organiser... Non, c'est ça le problème. On peut pas organiser les autres si on peut pas s'organiser soi- même.
Alors on va bâtir quelque chose avec l'énergie du lion, prêt à tout compromis pour arriver à ses fins, pour montrer de quoi on est capable. On l'a dit, tout le monde n'a pas la même conscience. C'est même pas une question de bien ou de mal, c'est une question de motivation.
Et pour faire ça, on se sert d'un modèle, vu que la vie imite. Même si le modèle est bancal, ou non-recommandable, on le prend parce que c'est ce qui est le plus proche de nous et parce que ça fait notre affaire. Il y aurait un petit message subliminal pour les femmes (presque absentes de There will be blood et en cela proche de la réalité de l'époque) qu'on en serait point étonné. Genre : l'homme est plus capable, à la femme de nous montrer. Et pis peut- être que ça baisserait un peu la tension parce que visiblement, on a pas dépassé le stade "touche pas à mes billes".
On est des petites bêtes tellement si petites qu'on a besoin de nommer tout ce qu'on peut pour pas perdre pied dans l' insondable infini. Et on se raccroche à ça. Pas à la vie. Pendant ce temps, on tue, on viole, on détrousse, au nom de quoi déjà?
Enfermés dans nos convictions (ça va pas s'arranger avec le web), dans une époque sombre. Est- ce la retombée du nuage de poussière?
Et l'amour libre? Et la compassion? Se sent- on à ce point condamnés qu'il n'y ait dans notre esprit aucune rédemption?
Ici, Orsen Welles badine à l'émission Laugh In. Amusant quand on connait l'histoire du canular radiophonique décrivant l'arrivée des extraterrestres sur terre par le même Orsen et qui provoqua quelques morts. On a besoin de raisons, pour flipper.
Et plus c'est tordu, plus on veut y croire.
Quand même, comme dirait Coluche "dans la vie, y'a pas que le cul, y' a aussi la bite".
Justement, ici un extrait de Laugh-in ou on voit les débuts de Goldie Hawn. Quand même plus reposant, non?
Ici, deux grands artistes qui se décident enfin à faire n'importe quoi. Hilarant et très instructif sur la profondeur de l'âme humaine, l'alcool aidant. Parce que bien que l'homme crée des choses inhumaines et demesurées, il les fait quand même... Mais à quoi ça sert s'il ne reste plus personne pour regarder? Nos larmes, évidemment.
D'ailleurs tiens, il pleut.
Ha oui quand même, pour en revenir à «There will be blood», et bien que le film y fasse référence, je n'ai pas senti le grand frisson américain. Seulement une stylisation un peu vide de sens et voulant imiter la grande époque des Welles et consort. Faut dire que c'était déjà des grands malades ayant été au bout de la noirceur humaine et dont le genre est dur à reproduire. Y'a des limites à l'ordi (et puis, est- ce que c'est moi, ou y ai- je vu des emprunts à nul autre que Jodorowsky? Rappelez vous. L'adulte et son double, incarné dans un enfant qui le suit partout... Ou encore le style des costumes, très proche de l'univers de Bouncer... Mais bon... je suis peut -être parano).
Et puis je crois que de voir Daniel Day Lewis dans la peau d'un grand violent amoral (ou immoral, dépendant comment on veut le comprendre), c'est une fois de trop, pour ma part. Déja dans «Gang of New York», c'était limite. Il est fantastique, c'est pas ça. C'est juste qu'on sent un peu le réchauffé et surtout, que tout tient sur lui. Alors, on l'aime ou on l'aime pas?
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présentées par Planète Montréal