L'organisme Passage d'Artistes, qui oeuvre à diffuser artistes et artisans des Laurentides ici et même partout dans le monde, ne cesse de m'épater pour la qualité de ses événements. Manifestement, l'art en région est loin d'être ce qu'on a parfois tendance à croire... Exit les peintures illustrant les paysages montagneux type pépère du siècle dernier qu'on retrouvait au-dessus du foyer au châlet dans l'nord: les Sculpturales de Saint-Sauveur m'ont tout simplement éblouie.
La page couverture du programme 2007.
Petit dimanche laurentien baignant dans son orangée lumière pré-automnale -ensoleillé de surcroît- c'est un début d'après-midi typique à Saint-Sauveur pour natifs et touristes, à pied, à cheval, en 4/4 immobilisé dans le traffic de la rue Principale ou exhibant fièrement leur Harley-Davidson stationné en face de l'église (Bellum theatrum Infructuosae preces). Cette scène banale était cette fois-ci agrémentée d'un bonus divin pour les yeux (et pour l'âme): une exposition extraordinaire où tous les meilleurs noms de la région en sont: La Dame de Fer, Mathieu Patoine, Yves Bluteau, entre autres, et, sont évidemment présents ceux que j'allais rencontrer tout spécialement : Roch Lanthier et Ginette Robitaille, sculpteurs, concepteurs et recycleurs créatifs espiègles.
«Arbre à roues», une composition de Roch Lanthier
«Femme coccinelle» par Ginette Robitaille
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Les fameuses Sculptures-fontaines de Roch Lanthier et Ginette Robitaille offrent toujours
un spectacle et une ambiance sonore émouvants...
Leur kiosque était bien en évidence, je n'ai pas eu de difficulté à les repérer.
- Bonjour, vous êtes Ginette Robitaille et Roch Lanthier?
- Oui! Toi c'est Martine?
J'étais stupéfaite : ils me connaissent.
- Oui... Comment vous avez su?
- On a vu que tu nous avais annoncés dans ton magazine sur Internet :) On t'a repérée, Roch surveille ce qui passe sur nous, sur Internet.
Génial! On parle le même langage. On discute un peu d'Internet, d'écologie, d'avenir des médias, donc, et puis, au bout d'un moment, on glisse vers leur démarche artistique, axée sur les matières brutes et le recyclage, de carton notamment. J'adore.
Roch Lanthier, coiffé de l'un de ses chapeaux de carton. J'étais surprise du résultat franchement réussi!
Ginette Robitaille, derrière l'une de ses sculptures-fontaines, plus petite, cette fois-ci, pour l'intérieur.
«Roch et moi, ça fait longtemps qu'on s'intéresse à l'environnement. C'est d'ailleurs l'un des sujets qui nous a unis quand on s'est rencontrés, dans une exposition un peu comme celle-ci à Baie-Saint-Paul, il y a vingt-cinq ans... Il y avait moins de monde qu'ici aujourd'hui alors on a eu amplement le temps de faire connaissance!»
Roch et Ginette vivent et travaillent ensemble sur plusieurs projets. Pour eux, l'art, c'est viscéral.
«Créer, c'est vivre. C'est plus fort que soi. On le fait sans but, par besoin de communiquer, de faire émerger des idées... soutient Roch Lanthier. On travaille sur des projets qui nous passionnent, on défriche, on conçoit et puis un jour, des gens s'intéressent à ce que qu'on fait. Nous, c'est d'abord les chapeaux de carton qui nous ont fait connaître. On en a vendu beaucoup! Maintenant, c'est nos sculptures-fontaines qui sont le plus en demande. J'ai commencé par en faire une. Et puis une autre et une autre. Je me suis bâti une collection pour mettre en démonstration, et aujourd'hui, on a un bon roulement.»
Une sculpture-fontaine qui serait bien jolie dans mon p'tit jardin...
Chapeaux de carton prêts à porter :)
Des meubles de carton... Fallait y penser! Roch et Ginette ont même meublé tout un restaurant
avec ce concept résolument actuel!
Les chapeaux et les fontaines m'impressionnent beaucoup, mais m'impressionnent encore bien davantage leurs meubles en carton. Comment ils en sont arrivés là? Ginette me répond :
«Souvent, les meubles sont livrés dans d'immenses cartons qui se retrouvent aux rebuts... Un jour, on a décidé d'en ramener à la maison pour les transformer à leur tour en meubles! Ça a pris plusieurs tests et ça n'a pas été facile... Il faut couper le carton, le presser, le plier... Il en faut beaucoup pour que le meuble soit solide! Une fois arrivés aux solutions que l'on connaît aujourd'hui, on a obtenu le mandat de meubler tout un restaurant! Aujourd'hui, l'établissement est fermé... mais le nouveau propriétaire a exigé que les meubles soient inclus dans la vente!»
Une sculpture-fontaine intérieure
En-dehors de ça, Roch et Ginette ont chacun leurs lubies en ce qui a trait à la création. Pour Roch, c'est les arbres à roues ou autres compositions solidement incongrues (!). Pour Ginette, c'est davantage les petites dames-insectes, les personnages faits de grillage et, à toutes les sauces, le thème des poissons.
Une sculpture grandeur nature conçue pour l'UNESCO
Une sculpture en grillage par Ginette Robitaille.
Une sculpture-fontaine ornée des poissons de Ginette Robitaille
Adepte de recyclage, une sculpture de poisson, toujours par Ginette, taillée à même une vieille planche de bois.
«Ah tiens, c'est vrai que je travaille beaucoup sur les poissons ces temps-ci ! Eh bien... disons que je suis dans ma phase ''poissons''!, me confie-t-elle l'air faussement suffisant »
Ginette, c'est une rigolote :)
Pour les joindre, on le fait par le biais de leur site ouaibe:
Ginette Robitaille et Roch Lanthier
www.lanthierrobitaille.com
Et voici, en vrac, quelques photos et quelques liens
vers les exposants des sculpturales :
Céline G.Lapointe
Hélène Simard
Jolanta Sokalski
Mathieu Patoine, l'un des meilleurs ébénistes de la région des Laurentides. Son site web en est un temporaire, mais nous aurons l'occasion de vous en dire plus long à son sujet dans les mois à venir. D'ici là, son site sera mis à jour.
Définitivement, Yves Bluteau fut mon coup de coeur à cette exposition. Le mois prochain, Mathi mag vous présentera le personnage haut en couleurs dans sa section Arts visuels». Yves n'a pas de site ouaibe. Ça aussi, ça viendra!
Passé maître dans l'art du calembour, cette pièce s'appelle No Way!
Et finalement, tout en douceur et avec une vibrante légèreté, malgré le poids du bronze : Marie-Claude Demers.
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