300
Sang pour sang...

J’ai ouï-dire que le film 300 avait suscité une controverse du fait de l’image qu’il donnait des Perses. Il semble qu’en Iran, on s’en formalise. Pour avoir vu le film, je crois  que les monstres sont plutôt des alliés des Perses et non pas les Perses eux- même (en fait, ce détail ne m’était même pas venu à l’esprit mais il est vrai que je ne m’attendais pas à un film historique). Et puis c’est un film tiré d’une bd allégorique. Y’a des bons, y’a des méchants. Z’ont qu’à faire un film avec leur président en « bon », et Bush en « méchant », et voilà, tout le monde est content !

3oo…Je suis venu, j’ai vu et j’ai été vaincu, graphiquement parlant. Wow et re-wow. Bon, c’est vrai, je suis un amateur de bande dessinée, mais laissez moi vous dire que je n’aime ni les bd de Miller, ni le film Sin City. Mais là, c’est différent. C’est pas loin du chez- d’œuvre, pour l’image. Pour le texte, que dire, c’est pas fort fort (la critique iranienne est de mon avis)… Est- ce que c’est important? Le péplum est un sous genre cinématographique aux codes biens définis et qui a eu son heure de gloire dans les années ’50-’60. Y’a bien eu deux trois chef-d’œuvres, mais règle générale, c’est assez rasoir et c’est ce qui le tuera. Ce qui ramènera le genre, c’est la technologie. Enfin, on peut faire des massacres à grande échelle dans des décors somptueux, tuer à grand déploiement, décapiter plus vrai que nature et quoi de mieux en ces temps radieux, que quelques bons Perses à trucider. Aujourd’hui c’est eux, y’a quarante ans c’était les vietnamiens, avant les allemands, y’a aussi eu les Sarrasins... Chaque époque son méchant.

Méchant lavage en vue!

Parlons maintenant de ce rapport entre la bande dessinée américaine, et le cinéma américain. D’une part, une bande dessinée qui malgré les apparences, est très diversifiée, très riche. On parle d’une culture foisonnante, assez forte pour complèter une part de l’imaginaire  humain, avec se grands auteurs tels, Eisner, Shultz, Spiegelman, Robin, Seigar, Lee, Brown, Shelton, Crumb pour n’en nommer que quelque uns. Et bien que les européens soient très forts, ainsi que les japonais, il n’en demeure pas moins que ce qui fait la force la bande dessinée américaine, c’est qu’elle est avant tout une extension populaire de sa condition sociale.  Jamais loin de la réalité, elle la distortionne seulement dans la pensée, le rire, le sexe, mais surtout, la violence. Quand aux super héros, faut bien trouver une soupape quand ça va pas. C’est pas d’hier. Ça simplifie les problèmes, y’a des bons, y’a des méchants et le méchant tue le bon, heu… non, le bon ramène le méchant en prison (ça c’était avant, parce que maintenant, c’est plutôt au cimetière qu’il l’amène, après lui avoir arraché un bras et l’avoir atomisé suite à plusieurs heures de torture). Et un jour, y’a eu le anti-héros. Ça, on l’a tout de suite aimé parce qu’on se sentait moins seul dans notre ordinarité. Enfin un héros qui nous ressemble. Entre temps, y’a eu Leone. L’air de rien, il allait inspirer la bd européenne avec l’apparition du sang au grand écran ( Giraud, chez Pilote, 1971), et par la bande l’Amérique puisque Jean Giraud, dit Gir, dit Moebius, allait envahir le nouveau monde en s’immiscent dans des productions cinématograohiques de grand calibre, à savoir « Tron », de Disney, « Alien «  de Ridley Scott, et surtout Dune (qui ne verra jamais le jour, mais dont il existe un livre, détaillant tout le travail de pré production avec Hans Rudy Giger et Alexendro Jodorowsky) qu’il sera donc bien triste de ne jamais voir, du fait d’un conflit entre Jodorowsky et la production. Même Ridley Scott a du abandonner pour divergence d'opinions. Le film sera donc réalisé par David Linch, avec la déception générale que l’on sait.

Jean Giraud-Gir-Moebius
Voilà aussi ce qui fait la force des américains. Savoir intégrer le génie extérieur, quitte à le transfigurer, sans perdre son identité. Born in the USA, avec tout ce que ça peut vouloir dire. Depuis quelques temps, le cinéma se fiance avec la bd, le temps d’une étreinte furtive mais passionnée et elle le fait dans ce que la bd a peu être de moins intéressant à proposer. Personnages grotesques, situations exagérées, simplisme, idiotisme, violence gratuite. Sauf que graphiquement, ça passe. C’est sur que Woody Allen, ou Rohmer en bd, c’est pas pareil. Donc, le cinéma, à bout de méchants, et marchant sur des œufs pour pas que ça pète encore, plonge dans l’univers bien reposant des super héros. Que du superlatif, un peu de sexe, beaucoup de sang et en haute résolution s’il vous plait et le bon ne tue pas le méchant pour qu’il y ait une suite .

"Quoi, ma gueule...?"

Mais faudrait pas oublier la morale. Donc, après le anti-héros, assez border-ligne question moralité, pourquoi ne pas passer à la vitesse grand V et carrement faire des héros-anti-héros-morts-vivants-gentils-méchants-non-pas-ce-soir-chérie-j’ai-mal-à-la-tête, et profiter du même coup pour remettre les pendules à l’heure, bande de petits chenapans, et tiens, pourquoi pas ce bon vieux vieux héros taré là qui se fait violence, pour vous foutre la pétoche. Z’êtes trop cyniques, ça vous prend du super carburant. Donc, pour être intéressant, aujourd’hui, un héros doit être mort ou pas loin, il doit dire non à sa blonde, because of justice (back to the future!) et surtout, c’est lui qui décide qui est méchant. Normal, c’est le bon, même s’il est méchant. En fait, seuls les moyens ont changé : avant, ça se réglait à coup de claque, de poing ou à l’arme blanche dans le pire des cas. Maintenant, ils se terminent au chalumeau pendant qu’ils disent des mots cochons à leur secrétaire au téléphone! Comment veux tu que nos enfants aillent bien?

Donc, pour en revenir à 300, j’ai trouvé ça très beau et j’étais juste content de pas être là pendant ces combats. C’est bien le cinéma, pour ça. On est à l’aise pour voir les méchants, Vous savez ceux dont on aime bien parler mais dont on ne veut pas faire partie...

Nos Amis
LES TERRIENS
Le premier film de Bernard Werber
Tiré de son roman «Nos amis les humains»
Produit par Claude Lelouch

SORTIE EN SALLES : 18 AVRIL

VOIR LA BANDE ANNONCE

POUR EN SAVOIR DAVANTAGE :

Article paru dans Il piccolo du 23/11/2006
Festival de Trieste (Italie):
Traduit par Paolo Lughi

Le film « Nos amis les terriens »
a été projeté hier soir

Les Aliens venus de France

Grâce à la France, à laquelle la rétrospective voyage fantastique est également dédiée, la compétition du festival Scienceplus fiction démarre sur les chapeaux de roues. Le film qui a inauguré la compétition hier soir, intellectuellement pointu, snob, très français, mais aussi émouvant, s’intitule "Nos amis les terriens". Ce film présente les débuts au cinéma (soutenu par Claude Lelouch) d’un auteur très célèbre de science fiction, Bernard Werber.

Et dans ce premier long-métrage Bernard Werber à bien réussi à détourner d’un point de vue satirique la science fiction traditionnelle comme l’avait déjà fait la nouvelle vague avec Jean-Luc Godard.

En effet, il s’agit bien de nous et nous sommes bien c’est terriens dont B.Werber parle dans son film. Et par le biais d’un changement de perspectives très amusant, Werber nous regarde de loin en prenant le point de vue d’extra-terrestres beaucoup plus évolués que nous, qui nous observent et qui nous étudient scientifiquement. C’est ainsi que "un homme et une femme" sont enlevés et analysés dans leurs comportements en milieu captif par ces extra-terrestres gentils et cultivés qui s’expriment à travers une voix-off détachée de tout jugement. C’est cette voix qui commente également les habitudes névrotiques (mais séduisantes) d’une ville comme il y en a partout : Paris. Elle les décrits en les regardant d’un point de vue extérieur. Ainsi, elle rédige une sorte "d’encyclopédie" drôle et emblématique des habitudes, des vices et des passions qui nous caractérisent et nous différencient.
Le jeu sociologique de Werber, par le biais de l’escamotage de ce point de vue extérieur et extraterrestre, s’exprime dans la description de ce que l’on est comme nous n’avons jamais été décrit: ridicules, effrayés et cruels.
La description du moment du réveil d’une jeune fille qui se regarde dans un miroir pour vérifier si elle n’a pas changé durant la nuit est vraiment hilarante.

Ce regard sur l’humanité, qui selon les autres locataires de l’univers, est obsédée par la dimension de vivre en communauté, par la nourriture, la reproduction et par toutes les communications se développe en utilisant la science-fiction comme prétexte, pour nous parler du présent comme le font nos réality-show. Et si l’observation proposé dans cette apologue nous rappelle "Big brother", les deux cobayes observés tout nus et dans une cage invisible en lévitation dans l’espace nous rappelle aussi le modèle de "Survivor".

Ce film est une œuvre est à teneur didactique, à visée pédagogique, et à teneur caustique.

CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR ÉCOUTER L'ENTREVUE
DE BERNARD WERBER À LA PREMIÈRE CHAÎNE DE RADIO-CANADA
dans le cadre de l'émission «C'est bien meilleur le matin»
animée par René Homier-Roy

Ciné Clubs
ABITIBI
CINÉ-CLUB / PROMOVUES DE VAL-D'OR
En collaboration avec la Ville de Val-d'Or
ENDROIT : Cinéma Capitol
JOUR ET HEURE : Dimanche:  19 h / Lundi:  19 h 30
PÉRIODE : Automne, hiver, printemps
CARTE DE MEMBRE : 20 $ , de septembre à mai

Studio Miskwadesi de Kitcisakik
En collaboration avec le Ciné-Club Promovues de Val-d’Or et la Ville de Val-d’Or
Mercredi, le 18 avril 2007 à 19 h 30
Salle Félix-Leclerc
Coût: 6,00 $ et 4,00 $ membre Ciné-Cub
Places limitées à 130
Billets disponibles à la bibliothèque de Val-d’Or
La Wapikoni Mobile à Kitcisakik est un studio de production vidéo ambulant qui voyage à travers les communautés autochtones du Québec et qui permet aux gens de faire des courts métrages et de les diffuser sur internet.  Avec les gens de Kitcisakik, ils sont en train de monter un studio permanent, le Studio Miskwadesi qui veut dire « tortue ». Vous êtes invités à visionner une sélection des meilleurs films de la communauté, en présence des réalisateurs.
LE PARFUM: HISTOIRE D'UN MEURTRIER - 1 er ET 2 AVRIL 2007 :: Allemagne. 2006. 145 min. Drame de Tom Tykwer, avec Ben Whishaw, Dustin Hoffman, Alan Rickman, Rachel Hurd-Wood (147 minutes). À sa naissance, Jean-Baptiste Grenouille reçoit un don incroyable : il est capable de distinguer les odeurs et les analyser jusqu’au plus petit détail et ce, à des kilomètres de distance. Il exploite ce talent inouï pour créer les parfums les plus exquis. Peu à peu, il devient obsédé par l’odeur irrésistible des jeunes femmes. Mais son obsession visant à créer un parfum sur base de leur arôme le mènera à des actes extrêmes. Les ambitions du réalisateur sont à la hauteur de la démesure du roman et des fulgurances du récit .Un pari, habilement relevé, de communiquer, à coups de travellings-avant et de gros plans sophistiqués, les impressions olfactives du personnage principal. Un thriller sombre et envoûtant.
 LES GRANDS EXPLORATEURS - LA CORSE
3 AVRIL 2007
Salle Félix-Leclerc
Billets en vente à la bibliothèque de Val-d’Or
Prix membre Ciné-Club : 16,00 $         Prix non-membre :20,00 $
Jean-Jacques Horem vous fera sillonner cette Corse à la fois familière, secrète et insaisissable.  Il vous fera gravir les sentiers tracés dans le maquis par des générations de bergers, visiter les casghile où se fabrique le meilleur fromage et vous rafraîchir aux eaux pures d’innombrables sources de montagne.  Au multiples couleurs et aux parfums complexes, un film d’une grande beauté qui vous fera découvrir l’âme de la Corse.
 COEURS - 15 ET 16 AVRIL 2007 :: France. 2006. 126 min. Drame de Alain Resnais, avec Sabine Azéma, Lambert Wilson, André Dussollier, Pierre Arditi, Laura Morante, Isabelle Carré (120 minutes). Les destins croisés d'une galerie de personnages. Ou comment le mouvement d'une personne peut bouleverser le destin d'une autre sans pour autant connaître cette dernière, voire la rencontrer. Une œuvre à la légèreté trompeuse, comme une bonne partie de l’œuvre du réalisateur, qui est nourrie par un traitement hyperréaliste aux symboles discrets, ainsi que par une mise en scène ample et dynamique. Une variation géométrique somptueuse et captivante sur les hasards de l’amour, portée par six personnages en quête d’eux-mêmes.
 LE LABYRINTHE DE PAN - 22 ET 23 AVRIL 2007 :: Espagne. 2006. 119 min... Drame fantastique de Guillermo del Toro, avec Ivana Baquero, Doug Jones, Sergi López (112 minutes). Espagne, 1944. Fin de la guerre civile. Carmen, récemment remariée, s'installe avec sa fille Ofélia chez son nouvel époux, le très autoritaire Vidal, capitaine de l'armée franquiste. Alors que la jeune fille se fait difficilement à sa nouvelle vie, elle découvre près de la grande maison familiale un mystérieux labyrinthe. À l'instar de ses confrères Tim Burton et Peter Jackson, le Mexicain Guillermo del Toro cultive un univers fantastique qui lui est propre. Il développe son intrigue avec une lenteur étudiée qui lui permet d'approfondir la psychologie des personnages. Sa réalisation fluide est rehaussée par une photographie sublime et une direction artistique minutieuse.
 LE GRAND SILENCE - 29 ET 30 AVRIL 2007 :: Allemagne. 2005. 164 min. Documentaire de Philip Gröning. Le quotidien des frères contemplatifs du monastère de la Grande Chartreuse, situé dans les Alpes grenobloises. Ce film-essai, presque entièrement muet, relève un pari audacieux : évoquer le passage du temps et le climat de recueillement d'un monastère. On ne peut qu'admirer la composition de ces magnifiques tableaux immobiles, ainsi que l'attention et le respect dont fait preuve le réalisateur Philip Gröning. Le Grand Silence est pratiquement une méditation silencieuse sur la vie monacale dans sa forme la plus pure.