Grindhouse
Entre le dire et le montrer

Lors d'une entrevue   dans un magazine de bd européen, Alexandro Jodorowsky parle de contrats de films qu'il a refusés, et   qui racontent des histoires de maniaques qui tuent des femmes. Coïncidence, quelques temps plus tard, je tombe sur
«  Grindhouse  ».

Grindhouse , donc. J'ai détesté le premier volet de Tarantino avec Kurt Russel . Ça m'a fait penser à un film de Russ Mayer ( Megavixen ), sans les Vixens (unique intérêt des films de Mayer ). Quand au deuxième extrait, je ne me souviens que de la streaptiseuse unijambiste à mitraillette.

Au frigo.

>Voir la bande annonce

La violence peut servir un propos,
mais où est la frontière
entre le dire et le montrer?

Sommes nous des éternels enfants qui se cachent derrière un supposé sens pour pouvoir aller casser la gueule au voisin, déshonorer sa femme et s'en vanter? Et les poètes sont ils des fabulateurs de non évènements? Deux auteurs de bd américains tournent autours du sujet dans une entrevue extraite du livre, Eisner/ Miller de Charles Bronstein , parue dans le magazine de bd français Bodoï (numéro 104) .

Will Eisner

D'abord Will Eisner , tout simplement un des plus grands auteurs du vingtième siècle, qui dépassera son médium, la bande dessinée, en y insufflant des élans de tragédie et de grandeur humaine. Il est le père du roman graphique et aussi le créateur d'un des premiers anti- héros, le Spirit . Ce personnage apparait dans les années quarante et il est l'antithèse des Superman et autres Batmachin ; À découvrir.

Eisner a dessiné jusqu'à sa mort, donc il y a à peu près deux ou trois ans ( il avait plus de 80   ans!). Jusqu'à la fin il a raconté des histoires fantastiques, toujours poussé vers l'âme humaine et ses dérives, en tentant de ramener une certaine vérité historique et en même temps intemporelle, dans des récits admirables de lumière. «  Fagin le juif », « les sage du protocole de Sion », « un pacte avec Dieu », « le petit peuple » pour ne nommer que ceux là...

Frank Miller

On pourrait s'étendre, mais vu qu'on est dans la chronique cinéma, passons à Miller  : je l'avoue d'emblée, je le connais moins. Ça tiens du fait que je n'arrive pas à pénétrer son univers graphique. Il me rebute, désolé. Ceci dit, je peux reconnaitre le talent, le style unique et je ne suis pas resté totalement de glace devant l'adaptation de son «  300  ».

Bien qu'il s'agisse de bd, je considère que ça s'adapte au cinéma. Voyons ou diffèrent les points de vue dans ce court extrait :

Eisner  : «  De nos jours, la plupart des histoires en bande dessinée reposent sur les thèmes simplissimes de la poursuite et de la vengeance. « Tu as tué mon frère, prépare toi à mourir. » Et tout le livre raconte comment le personnage court après le type et finit par le tuer. Mon thème était la dynamique d'une famille. »

Miller  : « Tu insinues qu'un drame criminel et une histoire d'action reviennent toujours à la même chose. Tu confonds le fond et la forme, je prends la défense de mon genre! »

Eisner  : « Je tire à boulets rouges sur le genre. Les bandes dessinées que je lis traitent toutes en général de la poursuite et de la vengeance- la vengeance étant le motif de la poursuite. Les histoires policières se résument à la résolution d'un crime ou d'un mystère. »

Miller  : «  Elles peuvent être pleines de souffrance »

Eisner  : « Le processus de création peut être douloureux. Il y a beaucoup de souffrance et de douleur dans un Sam Spade - ou n'importe quelle histoire de Dashiell Hammet . Mais ça reste des histoires de poursuite. »

Donc, ou l'on voit deux écoles de pensées : Miller est comme un enfant qui s'amuse avec les icônes, Eisner est celui qui veut transcender l'icône.

Et l'intérêt de tout ça, c'est le mariage
Bd-cinéma qui s'opère au travers
de ces deux tendances.

Le cinéma, malheureusement, ne retiens pour l'instant que la forme de la bande dessinée, et est donc naturellement attiré par le clash graphique provoqué par les super héros. Hors, la bd c'est pas que ça, loin s'en faut. Sauf que bien que la technologie ai rattrapé son imaginaire, elle n'en a pas pour autant capté toutes les nuances de sa chanson. Parce qu'encore une fois, la bd c'est pas que des biscotos disproportionnés et des nanas fantasmatiques. Je crois que le cinéma a peur de la bande dessinée-   qui a une longueur d'avance dans le pouvoir de l'imaginaire, parce qu'elle ne la considère pas à sa hauteur,   tout en reconnaissant son impact. Une bd, ça traine partout, et dès que tu l'as en main, tu pars en voyage. Et en plus, tu prends le temps que tu veux pour la lire et tu peux même faire un Tarantino de toi en la lisant dans n'importe quel sens.

Imaginons «  Watchmen  » de Alan Moore ( V pour Vendetta , From Hell , La ligue des gentlemen extraordinaires ) et Dave Gibbon , réalisé par, disons, Jodorowsky (oui, je sais), ou Dan O'Bannon ? Ça serait pas mal, non? Ou Maus , par , disons, Costa- Gavras , ou encore les frères Cohen ?

Et l' Incal ?... Quand même, Bouncer devrait sortir, dirigé par ses auteurs (Boucq et Jodo, bien sur!). Ouf!

Le reste va suivre, malgré les deux tendances évoquées, parce que c'est comme l'eau et le feu. On a besoin d'eau pour se désaltérer et du feu pour se réchauffer, le tout étant de ne pas se noyer en fumant la pipe.

À suivre...

Ciné Clubs
Cliquez sur l'icône pour accéder au site

CINÉ CLUB PRÉVOST
Célébrons la culture autochtone

LA PAIX DES BRAVES
Vendredi, 11 mai 2007 :  20hres
un documentaire de Jean-Pierre Maher :: EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR.

NOUS RECRUTONS BÉNÉVOLES ET VIDÉASTES

_____________________________________________________________

CINÉ GROULX
LAURENTIDES

NE LE DIS À PERSONNE
Mardi 3 mai 2007 : 19h30

RÉALISATION : Guillaume Canet
PAYS : France
ANNÉE : 2006
DURÉE : 131 min
INTERPRÉTATION : François Cluzet, André Dussollier, Marie-Josée Croze, Nathalie Baye, Jean Rochefort, Kristin Scott Thomas
VISA : 13 ans+

RÉSUMÉ
Sa femme Margot a été sauvagement assassinée par un serial killer. Totalement détruit, Alex ressasse jour après jour le souvenir bouleversant de son amour perdu. Huit ans ont passé. Alex reçoit un courriel anonyme. Il clique : une image... le visage d’une femme au milieu d’une foule, filmé en temps réel. Celui de Margot...

POINT DE VUE
« Un scénario très bien ficelé. Le rythme, souligné par la musique de Matthieu Chedid, est haletant de bout en bout. Tous les interprètes donnent le meilleur d’eux-mêmes. Un film brillant, à ne pas rater... »
– Alain Grasset, Le Parisien

NOTE
César 2007, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur à François Cluzet.

____________________________________________________________

CINE QUALITE
ROUYN-NORANDA

NE LE DIS À PERSONNE
Lundi 14 mai : 20 h
Mardi 15 mai : 20 h

RÉALISATION : Guillaume Canet
PAYS : France
ANNÉE : 2006
DURÉE : 131 min
INTERPRÉTATION : François Cluzet, André Dussollier, Marie-Josée Croze, Nathalie Baye, Jean Rochefort, Kristin Scott Thomas
VISA : 13 ans+

RÉSUMÉ
Sa femme Margot a été sauvagement assassinée par un serial killer. Totalement détruit, Alex ressasse jour après jour le souvenir bouleversant de son amour perdu. Huit ans ont passé. Alex reçoit un courriel anonyme. Il clique : une image... le visage d’une femme au milieu d’une foule, filmé en temps réel. Celui de Margot...

POINT DE VUE
« Un scénario très bien ficelé. Le rythme, souligné par la musique de Matthieu Chedid, est haletant de bout en bout. Tous les interprètes donnent le meilleur d’eux-mêmes. Un film brillant, à ne pas rater... »
– Alain Grasset, Le Parisien

NOTE
César 2007, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur à François Cluzet.

LA VIE DES AUTRES (G)
Lundi 14 mai : 20 h
Mardi 15 mai : 20 h
Un film de Florian Henckel von Donnersmarck V. O. avec sous-titres français. Allemagne. 2006. 137 min. Avec Martina Gedeck, Ulrich Mühe et Sebastian Koch.

RÉSUMÉ
Au début des années 1980, en Allemagne de l'Est, l'auteur à succès Georges Dreyman et sa compagne, l'actrice Christa-Maria Sieland, sont considérés comme faisant partie de l'élite des intellectuels de l'Etat communiste. Le Ministère de la Culture commence à s'intéresser à Christa et dépêche un agent secret, nommé Wiesler, ayant pour mission de l'observer.

POINT DE VUE
« Une intrigue parfaitement vissée, dont aucun des rouages ne grince, sur l'évolution de personnages dessinés avec une grande précision et servis par des acteurs exceptionnels. » (Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur). Oscar 2007 du Meilleur film étranger. Prix du public au Festival du nouveau cinéma de Montréal 2006.